Réglementation en cœur de parc : pourquoi ces règles ?
Vous croisez des drapeaux bleu-blanc-rouge peints sur un rocher : vous êtes entrés dans le cœur du parc national des Écrins. Zone refuge pour une faune et une flore exceptionnelles, elle bénéficie d’une protection spécifique et une réglementation stricte s’y applique. Pourquoi ces règles ?
Ni cueillette, ni prélèvement
Depuis sa création en 1973, le parc national des Écrins est le refuge d’une biodiversité exceptionnelle, comprenant notamment 2400 espèces végétales. Dans ce sanctuaire d’une montagne préservée, il nous appartient de veiller à ce que notre impact soit le plus faible possible. Animaux, plantes, minéraux et fossiles appartiennent au paysage et ne doivent pas lui être arrachés.
Il existe quelques dérogations pour permettre la cueillette modérée de certains petits fruits, baies sauvages et de génépis.
Réglementation de la cueillette et des prélèvements
Pas de chien dans le cœur du parc national des Écrins
Pour la tranquillité de la faune sauvage, les chiens sont strictement interdits - même tenus en laisse, même portés dans un sac - en cœur de parc, qui est une zone de protection maximale. L’odeur d’un canidé est une source de dérangement pour de nombreuses espèces. Les conséquences peuvent être lourdes : refus d’alimentation ou de reproduction, avortements spontanés, abandons de nid…
D’autre part, les chiens peuvent transmettre des maladies problématiques pour la faune sauvage.
Les exceptions à cette règle concernent les chiens de travail (chien d'avalanche, de conduite et de défense des troupeaux, chien d'aveugle) dans le cadre de leur activité.
Réglementation concernant les animaux domestiques
Ne laisser aucun déchet
Ici comme partout ailleurs, la nature mérite d’être laissée propre, et il est essentiel de remporter tous ses déchets. Dans le cas d’un parc national, deux points doivent être soulignés :
- Peut-on laisser des déchets organiques, comme un trognon de pomme ? Non, car ici une faune sauvage s’épanouit avec le moins de dérangement possible. Introduire dans le parc des restes de nourriture peut rendre malade certaines espèces, mais aussi modifier leur comportement naturel et leur nuire. Une marmotte qui s’habitue à manger du chocolat au lieu de brouter de l’herbe pour se préparer à l’hibernation risque de ne pas survivre à la prochaine saison froide. Ne pas interagir avec les animaux évite de les mettre en danger.
- Trouve-t-on des poubelles ? En cœur de parc, zone de montagne à l’accès uniquement pédestre, vous ne trouverez aucune poubelle. Ne laissez pas non plus de déchets dans les refuges : leur évacuation est coûteuse et complexe. Il vous est demandé de redescendre vos détritus dans la vallée, qui est équipée pour les traiter ou les recycler.
Pas de camping
Pour préserver la beauté des sites, limiter le piétinement et les impacts sur le milieu, le camping n’est pas autorisé dans le cœur du parc : il n’est pas permis de laisser une tente plusieurs jours au même emplacement, de « s’installer » dans le parc. Le bivouac pour une nuit est en revanche autorisé, de 19h à 9h uniquement, à plus d’une heure de marche des accès routiers et des limites du cœur de parc.
Pas de feu
Tout feu est à proscrire, d’une part en raison du risque d’incendie dans un milieu fragile et protégé, d’autre part, en raison des dégradations du sol. En altitude, où la terre est couverte de neige pendant une grande partie de l’année, les plantes poussent à des vitesses très lentes et sont fragiles. Un feu détruit la vie dans le sol , détruit la végétation et empêche sa repousse durant plusieurs années.
Il est possible par contre d’utiliser un réchaud portatif à foyer fermé.
Ni bruit, ni dérangement
Pour la quiétude de tous, animaux et randonneurs, abstenez-vous de tout bruit inutile. La faune sauvage est particulièrement sensible aux bruits inhabituels. Ne criez pas, ne chahutez pas si vous êtes en groupe, n’utilisez pas d’enceintes pour diffuser de la musique. Respectez le silence du parc, savourez son calme… profitez de cet environnement exceptionnel.
Pas de VTT
Dans le cœur du parc, seule la marche est possible, pour respecter la quiétude des animaux et limiter l’érosion des sols. Se déplacer à vélo ou VTT permet à l’humain d’atteindre une vitesse « anormale » pour la faune sauvage, cette rapidité peut être perçue comme une menace et donc causer un dérangement. En dehors du cœur de parc, il existe des sentiers VTT : le parc national des Écrins compte de nombreux itinéraires dans sa zone d’adhésion.
Réglementation de la circulation non motorisée
Pas de survol motorisé
Filmer ou photographier au drone les paysages spectaculaires des Écrins peut être tentant, mais il faudra impérativement y renoncer pour protéger la faune sauvage. Tout survol motorisé du cœur de parc est interdit à moins de 1000 mètres du sol. Parce qu’ils arrivent du ciel et qu’ils sont rapides et bruyants, les drones sont perçus par de nombreuses espèces comme de super-prédateurs et les plongent dans une véritable terreur. Refus d’alimentation ou de reproduction, avortements spontanés, abandons de nid ou de progéniture sont à craindre.
Le vol libre et le vol à voile font l’objet d’une réglementation spécifique.
Réglementation du survol motorisé Réglementation du survol non motorisé
Pas de véhicule
Avec ses 700 kilomètres de sentiers de randonnée balisés et entretenus, le parc national des Écrins est un espace dédié à la marche et qui se découvre à pied uniquement. En dehors de quelques voies autorisées, la circulation est interdite.
Réglementation de la circulation motorisée
Pas de chasse, pas de port d’arme
Le parc national des Écrins est un espace de paix pour la faune et pour les hommes. Le port d’une arme est strictement interdit dans le cœur du parc. Ici tous les animaux sont protégés : aucune espèce ne peut être chassée, en aucune saison.
Le rôle des gardes-moniteurs du parc
Vous rencontrerez sans doute sur les sentiers du Parc national des Écrins des gardes moniteurs. Leur rôle est d’aller à la rencontre du public et de veiller au respect des règles, afin d’éviter toute nuisance pour la faune et la biodiversité en général mais aussi pour les autres usagers. Vous pouvez leur poser des questions sur les paysages et les espèces rencontrés, afin de mieux prendre conscience du caractère exceptionnel de ce milieu et de l’importance de sa préservation. Sachez qu’en tant que membres de la police de l’environnement, les agents du parc sont assermentés et peuvent verbaliser les contrevenants qui enfreindraient la réglementation.
A notre échelle, nous sommes tous et toutes gardiens du parc national des Écrins. Il appartient à chacun d’entre nous de le préserver et de le transmettre intact aux prochaines générations.