Le refuge Tuckett
Construit en 1886 pour suppléer un abri sous roche utilisé par les premiers alpinistes, l'ancien refuge Tuckett est le témoin de l'époque pionnière de l'alpinisme en Vallouise dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Description
Depuis le chalet-hôtel, remonter vers le nord-est pour traverser les passerelles du torrent de la Momie et du glacier Noir. Le sentier s'élève ensuite pour rejoindre un moutonnement de roches lisses, usées et polies.
- Le sentier croise la bifurcation de l'itinéraire du Glacier noir (qui part sur la gauche). Ensuite, monter par des lacets. Traverser la passerelle du torrent du glacier blanc, le sentier progresse alors en rive gauche du torrent puis s'élève jusqu'à l'ancien refuge Tuckett.
- Redescendre par le même chemin pour revenir au parking du Pré de Madame Carle.
- Départ : Pré de Madame Carle, Pelvoux
- Arrivée : Pré de Madame Carle, Pelvoux
- Communes traversées : Vallouise-Pelvoux
Les 15 patrimoines à découvrir
- Géologie et géographie
Torrents en tresse
Milieu en constante évolution, les torrents en tresse se sont formés sur les vestiges d'un ancien lac glaciaire. Ils sont constitués d'entrelacs de bras d'eau qui fluctuent au gré des crues dans une zone où la pente devient brusquement plus faible. Les matériaux charriés par les torrents aux fortes pentes se déposent pour créer des îlots qui s'érodent et se reconstruisent au fil du temps. Ces habitats naturels rares et fragiles abritent une flore particulière. Les torrents en tresse donnent un caractère singulier aux paysages des fonds de vallées glacières. Ils sont avantageusement mis en valeurs depuis les sommets ou les verrous glaciaires environnants.
- Glacier
Une vallée glaciaire
La particularité de cette vallée est d'abriter à la fois un glacier blanc dont la glace cumulée reste affleurante et un glacier noir composé de glace recouverte de rochers. Leurs langues glaciaires fluctuent au fil des conditions climatiques, ce qui contribue fortement à façonner le paysage. Une lithographie de 1854 représente les deux glaciers se rejoignant au Pré de Madame Carle, dix ans avant la première ascension de la Barre des Ecrins. Le glacier Blanc a perdu plus de 2 kilomètres de longueur entre 1885 et les années 2000.
- Flore
Trèfle des rochers
Minuscule trèfle inféodé aux alluvions ou moraines toujours en mouvance, le trèfle des rochers se reproduit par graine chaque année à l'inverse des autres plantes alpines généralement vivaces. Cette stratégie lui permet de coloniser des milieux sans arrêt remaniés. C'est une espèce rare et protégée sur le plan national.
- Histoire
Barre des Ecrins
La Barre des Ecrins (4 102m d'altitude, situé en direction du glacier Noir) fut gravie pour la première fois en 1864, du côté nord, par Edouard Whymper accompagné de Moore, Walker ainsi que de ses guides Almer et Michel. Le versant sud, quant à lui, fut gravi pour la première fois par Henri Duhamel en 1880, avec ses guides Pierre Gaspard père et fils depuis la Bérarde. Vint le temps de la recherche de nouvelles voies, toujours plus difficiles. En 1893, Auguste Reynier avec ses guides Joseph Turc et Maximin Gaspard, ouvrait la voie qui porte son nom dans la face sud-est. Le pilier sud fut ouvert en 1944 par Jeanne et Jean Franco.
- Sommet
Le plus haut sommet des Ecrins
Aux confins de l'Isère et des Hautes-Alpes, méconnue et appelée anciennement "pointe des Arsines", la barre des Ecrins fut ainsi nommée par erreur par les cartographes. Le Pelvoux était alors considéré comme le point culminant de la région et également de la France à une époque où la Savoie était un Comté indépendant. Aussi lorsque en 1828 le Capitaine Durand, cartographe, fit la première ascension du Pelvoux, il fut convaincu que le statut de plus haut sommet devait être attribué à la Barre des Ecrins (4 102m).
- Glacier
Le glacier Blanc … en mouvement
Le glacier Blanc est suivi depuis plus d'un siècle. A la fin du XIXe siècle, le glacier Blanc rejoignait le glacier Noir au pré de Madame Carle. Le sentier cheminait en rive droite en suivant la moraine et traversait sous le refuge du glacier Blanc. Au cours du XXe siècle, les deux glaciers reculèrent de manière constante. Cette décrue glaciaire était entrecoupée d’avancées dont une très spectaculaire dans les années 1980. Deux repères de ces impressionnants mouvements sont les mesures de la vitesse d’écoulement par des balises ainsi que l’échelle mise en place au début des années 1980. Le débat concernant cet aménagement se trouve relancé : fallait-il le faire, faut-il le conserver ? L'échelle, devenue inutile et dangereuse, a finalement été démontée en 2008 car l’itinéraire d’antan a été libéré des glaces et donc est empruntable. Une partie est conservée à la maison de la montagne à Ailefroide. Alors que l'on parle de neiges éternelles, le glacier poursuit ses fluctuations au gré des aléas climatiques …
- Faune
Chocard à bec jaune
Grand voltigeur et acrobate des cimes, le chocard à bec jaune est également très adroit pour glaner les restes de repas des promeneurs. Il se déplace le plus souvent en nombre et égaie son passage de petits cris flûtés facilement reconnaissables. Il est aussi bien le compagnon des alpinistes chevronnés que celui des contemplatifs d'un jour.
- Faune
Accenteur alpin
L'accenteur alpin, plus discret que le chocard à bec jaune, de la taille d'un moineau, est un autre habitant de ces altitudes. Il ne se tient jamais bien loin. Sur le dessus, quelques traits noirs rayent son plumage cendré. Des flammes rousses griffent ses flancs de manière caractéristique. Il trottine sur le gazon ras des prairies alpines et pavoise sur la pierre nue. Il vient picorer les miettes autour du refuge. L’hiver venu, il migre vers les vallées. Sa transhumance peut même le conduire jusqu’aux rochers du littoral. À la fonte des neiges, le long des névés, il est le prédateur redoutable des petits invertébrés engourdis par le froid.
- Flore
La campanule à feuilles de cochléaire
Campanula cochleariifolia
Les campanules ont des fleurs en forme de charmantes petites clochettes, campanula en latin. La campanule à feuille de cochléaire se distingue par ses feuilles basales cordiformes, les feuilles de la tige étant pourtant lancéolées. Le bleu clair de ses fleurs tranche avec le gris des éboulis fins d’altitude où elle pousse en larges groupes. - Flore
La saxifrage jaune
Saxifraga aizoides
La saxifrage jaune affectionne particulièrement les milieux humides où l'eau ruisselle. Ses robustes fleurs ont la particularité de commencer leur vie en étant mâles avant de se féminiser, délaissant ses étamines contre un pistil prêt à recevoir le pollen provenant d'une plus jeune voisine. Un système efficace pour favoriser la fécondation par un pollen étranger ! - Flore
La joubarbe à toile d’araignée
Sempervivum arachnoideum
Espèce particulièrement bien adaptée à la sécheresse de la haute montagne, elle forme de petites rosettes de feuilles épaisses dardant vers le ciel des entrelacs de poils blancs ressemblant à s’y méprendre à des toiles d’araignées. Ces structures ne capturent toutefois pas les insectes mais la rosée, l’eau essentielle à la vie étant ensuite stockée dans les feuilles. Au milieu de ses nombreux rejets, la joubarbe exhibe parfois fièrement quelques fleurs d’un rose vif, ouvertes en étoile. - Flore
L’épilobe des moraines
Epilobium dodonaei subsp. fleischeri
Plus petit que son frère l’épilobe en épi, cette élégante plante aux fleurs roses se dresse partout où l’on peut rencontrer des alluvions. Également doué d’une grande capacité de dissémination, l’épilobe des moraines colonise aisément les espaces libérés par la fonte des glaciers. Et dans ce monde instable, il développe de longs stolons lui permettant de ressurgir après un ensevelissement ! - Glacier
Vie sur le glacier Blanc
La vie se niche partout. Pas d’exception pour les glaciers ! Des algues unicellulaires sont capables de se développer à la surface de la neige provoquant une coloration rougeâtre des névés. Le monde animal est représenté par la puce des glaciers (collembole), un insecte primitif qui mesure 1 à 2 mm, et qui vit dans de petites mares sur la glace. Il se nourrit de particules nutritives apportées par le vent. Son développement s’effectue entre 0 et 4°c. Dès que la température atteint 12°c, il s’enfonce pour satisfaire l’exigence thermique indispensable à sa survie. Parfois d'autres animaux s'y aventurent au péril de leur vie.
- Glacier
Suivi des glaciers
Chaque année, le Parc national des Ecrins réalise des photo constats, des bilans de masse, des suivis du front et des relevés topographiques. Dans un contexte d'évolution des climats plutôt préoccupant, il s'agit d'un programme capital pour le domaine de la haute montagne en Europe.
- Refuge
Refuge Tuckett
Le refuge est un ancien témoin de l'époque pionnière de l'alpinisme en Vallouise dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il se situait à l'époque au pied du glacier. Il fût construit en 1886 pour suppléer un abri sous roche utilisé par les premiers alpinistes. De petites dimensions, aux matériaux de pierres et de bois, il représente une référence historique. Ses vestiges abritent une exposition retraçant son histoire.
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
Itinéraire estival : s'assurer de l'ouverture de la route d'accès au Pré de Madame Carle et de la remise en place des passerelles sur les torrents.
Le parking communal du Pré de Madame Carle est payant depuis 2013.
Lieux de renseignement
Centre d'information Pré de Mme Carle (ouverture estivale)
Pré de Madame Carle, 05340 Pelvoux
Information, documentation, exposition sur les glaciers, vente des produits et ouvrages du Parc. Observations ponctuelles de la faune à la longue-vue. Entrée libre. Toutes les animations du Parc sont gratuites sauf mention contraire.
Transport
Arrêt de car : Pré de Madame Carle.
https://zou.maregionsud.fr/
Accès routiers et parkings
A 23 km de l'Argentière-la-Bessée par la D994E, rejoindre Vallouise. Puis traverser Pelvoux, Ailefroide et prendre la D204T jusqu'au Pré de Madame Carle.
Stationnement :
En savoir plus
Source
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