
Tour du Taillefer en 4 jours
Quitter la civilisation pour en retrouver une autre, celle des montagnards. Faire des rencontres, partager un quotidien différent, découvrir des recoins sauvages aux richesses naturelles exceptionnelles. Cet itinéraire invite également à gravir des cols, rêvasser dans les rues de villages d'altitude et déambuler sur le plateau du Taillefer, un lieu à l'ambiance unique et sauvage. Dépaysement garanti !
4 étapes
Description
Commençons par prendre de la hauteur et côtoyer la haute montagne, en passant par le col de Corbières (1926 m), et le petit village de montagne de Villard-Reymond (deuxième plus haut village de France).
Le lendemain, vous descendrez vers le torrent de Lignarre que vous traverserez au niveau du hameau de La Palud, avant de remonter vers le hameau d’Ornon et d’attaquer la montée qui vous mènera au refuge du Taillefer (2056 m).
Vous commencez à découvrir ces paysages magnifiques et ces ambiances si singulières du plateau des lacs que vous découvrirez plus intensément le lendemain pour votre dernière étape qui vous ramènera à la station de l’Alpe du Grand Serre.
Ce n'est pas fini ! De l'Alpe du Grand Serre, il faut encore gravir Plancol, admirer son point de vue sur les Ecrins et le Grand Armet. Puis dans la descente, passer quelques passages vertigineux pour rejoindre le lieu de départ : le Col d'Ornon.
- Départ : Col d'Ornon
- Arrivée : Col d'Ornon
- Communes traversées : Chantelouve, Ornon, Villard-Reymond, Oulles, Livet-et-Gavet, La Morte et Lavaldens
Les 19 patrimoines à découvrir

Aulnaie blanche du col d'Ornon - Site Natura 2000 - © Parc national des Ecrins - Justine Coulombier
FloreAulnaie blanche
L’aulnaie blanche est composée principalement d’aulnes blancs. Leur nom vient du fait que le dessous de leurs feuillages est recouvert d’un duvet blanchâtre et argenté. Se situant le long des torrents, l’aulnaie pour se développer a besoin de terrains régulièrement remaniés par les crues torrentielles. Du fait de nombreux travaux d’endiguement des torrents et de prélèvement de matériaux dans les lits des cours d’eau, l’Aulnaie blanche devient rare en Europe. L’Aulnaie blanche du col d’Ornon, d'intérêt national et inscrite au réseau Nature 2000, est la plus vaste de France, avec une superficie d’environ 250 ha. Elle s’observe le long de la Malsanne, du Merdaret et de la Lignarre.

Prairies de fauche du Col d'Ornon, Natura 2000 - © Parc national des Ecrins - Bernard Nicollet
FlorePrairies de fauche du Col d'Ornon
Les spécialistes agricoles considèrent qu'une prairie est naturelle dans la mesure où elle n'a subi aucun apport de fumure ni de labour durant les dix dernières années écoulées. Ces prairies sont d'une grande richesse floristique quant au nombre d'espèces de plantes et par conséquent elles accueillent une myriade d'insectes pollinisateurs, dont les abeilles domestiques évidemment.

Station de ski du col d'Ornon - © Parc national des Ecrins - Emmanuelle Boithiot
Petit patrimoineLa station de ski du Col d'Ornon
La petite station du col d’Ornon compte deux secteurs indépendants.
Le Plan du Col (en bas) avec sa magnifique piste verte. C’est là qu’a été installé le 1er téléski de la station en 1965, aux balbutiements des sports d’hiver !
Le téléski de Bois Barbet (en haut), créé en 1973. Ses 450 m de dénivelé et sa pente moyenne de 36% font de ce téléski une prouesse technique. Bien que ne répondant plus vraiment aux exigences de confort actuel, il poursuit sa vie de téléski difficile desservant des pistes rouges et noires exceptionnelles.
En hiver, la station embauche 4 salariés et fonctionne grâce à un réseau de bénévoles mobilisés pour soutenir la station, véritable lieu d’animation locale et touristique.
Vautour fauve - Coulon Mireille - PNE
FauneVautour fauve
L'été, le vautour fauve quittent le site de nidification, attiré par les nombreux ovins qui paissent dans les alpages. Il prend les ascendances au-dessus des crêtes. Charognard spécialisé, il tient une place fondamentale dans la chaîne alimentaire en éliminant rapidement les cadavres, limitant ainsi les risques de dispersion dles maladies. Ce rôle de fossoyeur a longtemps provoqué chez les hommes dégoût et peur. En déclin dans les Alpes, il est de nouveau présent dans le massif des Ecrins, suite aux programmes de réintroduction conduits depuis 1980 dans les Causses et plus récemment dans les Préalpes.

Pensée des Alpes - Mireille Coulon - PNE
FlorePensées
En tapis de fleurs violettes, parfois jaunes, blanches ou panachée, la pensée des Alpes égaye les pelouses fraîches de ses couleurs. On la nomme aussi violette à éperon. En effet son éperon, visible au dos de la fleur, est long et seuls les insectes à longue trompe tels les papillons peuvent venir y butiner. Violettes et pensées font partie de la même famille. Pour les différencier, il suffit d'observer les deux pétales latéraux : orientés vers le bas chez les violettes, vers le haut chez les pensées. La pensée est une violette optimiste !
Mélèzin d'automne - Thierry Maillet - PNE
FloreMélèze d'Europe
Dotées d'une riche palette de couleurs en fonction des saisons, les fines et douces aiguilles du mélèze passent du vert tendre au printemps au vert émeraude en été et à l'or en automne. L'hiver venu, elles tombent et le majestueux mélèze semble desséché. Seuls persistent ses petits cônes arrondis que les oiseaux décortiquent pour picorer les graines. Les fleurs éclosent en même temps que les premières aiguilles souples du printemps : fleurs femelles en petits cônes couleur framboise et fleurs mâles en chaton jaune pâle.
Campanule thyrsoide dans une pelouse à grande fétuque - Bernard Nicolet - PNE
FloreCampanule en thyrse
Reconnaissable entre toutes, cette campanule porte des fleurs jaunes en épi très compact aussi appelé thyrse. C'est une des rares plantes alpines bisannuelle. Les graines dispersées à l'automne donnent naissance au cours de la première année à de grandes feuilles allongées, poussant en rosette. La floraison ne se produit que la seconde année, au cours de laquelle elle assure sa descendance et meurt. Cette plante se trouve sur les pelouses alpines (de 1 000 à 2 600 m d'altitude) et les rocailles, sur des sols plutôt calcaires. Dressée sur une tige épaisse, creuse et très feuillée, elle mesure de 10 à 40 cm.

Pipistrelle commune - Jean-Pierre Nicolet - PNE
FaunePipistrelle commune
Brune aux oreilles relativement courtes, la pipistrelle commune et la pipistrelle pygmée se disputent le titre de la plus petite chauve-souris d’Europe. La pipistrelle commune se rencontre dans des milieux écologiques très divers,même au-delà de 2 000 m d’altitude. Dès l’époque de Jules Ferry, les livres scolaires vantaient les mérites des chauves-souris. En effet, insectivores, elles consomment chaque jour le quart ou le tiers de leur poids en moustiques et autres insectes. Elles émettent des ultrasons inaudibles pour l'oreille humaine. Cette technique leur permettent de se repérer lors de déplacements nocturnes et de capturer leurs proies. On peut souvent les apercevoir autour des réverbères, chassant des insectes en vol et attirés par la lumière.

Villard-Reymond, le village - © Parc national des Ecrins - Pascal Saulay
ArchitectureVillard-Reymond
Perché à 1640 m d'altitude, c'est le plus haut village de l'Isère, et le second plus haut de France. 40 personnes y vivent aujourd'hui (il n'y a que 6 habitants permanents), tandis qu'elles étaient presque 300 il y a 150 ans. Les pentes assez douces et l'exposition ont permis une activité agro-pastorale malgré l'altitude. Les paysans pouvaient être employés aux ardoisières d'Ornon, les femmes pouvaient travailler à domicile pour les gantiers de Grenoble. L'accès aux vallées à toujours été difficile, et en 1960 un téléphérique permet de descendre le bétail dans la plaine du Bourg d'Oisans. Aujourd'hui, on vit et on vient à Villard-Reymond pour la qualité de son environnement.

Savoir-faireLes ardoisières d'Ornon
Dans le secteur d’Ornon, l’itinéraire permet de voir régulièrement des affleurements d’ardoise. Ces feuilles de roches noires sont ici communes. L’ardoise a longtemps été exploitée et a apporté une certaine prospérité au village. Il y a un siècle, 9 carrières employaient 250 personnes. Les ardoises étaient utilisées pour la couverture des toits, mais leur qualité était recherchée et elles étaient parfois exportées à l'étranger. Les carrières fonctionnaient l'hiver, les ouvriers étant paysans le reste de l'année. Puis les matériaux industriels ont concurrencé l'ardoise naturelle, et son exploitation s'est arrêtée vers 1950.

Tétra-Lyre en parade - © Parc national des Ecrins - Rodolphe Papet
FauneLe Tétras-lyre
Pour observer le tétras-lyre en été, il faut se lever de très bonne heure. En France, le tétras-lyre ou coq des bruyères ne se rencontre que dans les Alpes. Au printemps, le mâle au plumage noir, la queue en lyre avec les sous-caudales blanches parade pour attirer les poules. En hiver, il passe le plus clair de son temps réfugié dans des igloos creusés dans la neige pour se protéger du froid. Période où il est particulièrement sensible car il ne peut compenser l'énergie dépensée lorsqu'il quitte précipitamment son igloo au passage d'un skieur hors piste ou d'un randonneur en raquettes.

Chamois mâle en hiver - Christophe Albert - PNE
FauneChamois et lagopède alpin
Si les abords du plateau sont pâturés par des centaines de moutons, plus haut, sur les crêtes et les sommets environnants, on peut rencontrer chamois et lagopèdes alpins. Animaux emblématiques des zones d'altitude, le premier est aussi appelé " chèvre des rochers ", tandis que le lagopède est parfois qualifié de " perdrix des neiges ". Une bonne observation de l'un ou de l'autre doit respecter leur quiétude : jumelles ou longue vue indispensables.

Vue sur la Jasse - Parc national des Ecrins - Fanny Giraud
Géologie et géographiePérimètre temporaire de mise en défens des tourbières
Les tourbières situées sous le Pas de l'Envious abritent des espèces protégées et/ou patrimoniales. Elles font donc désormais l'objet d'une mise en défens assurant le maintien des habitats fragiles. En restant bien sur les sentiers jalonnés, vous contribuez à la préservation d'espèces telles que le Triton alpestre, la Rossolis à feuille ronde ou encore le Tarier des prés!
Tourbières du plateau du Taillefer - © Parc national des Ecrins - Justine Coulombier
EauLes tourbières du Plateau du Taillefer
Les conditions extrêmes d’humidité, d’acidité et de froid régnant sur le plateau des lacs ne permettent pas une bonne dégradation de la matière organique qui s’accumule alors dans les dépressions et forme de la tourbe. Les tourbières sont d'une grande utilité. Ce sont des milieux remarquables, rares, fragiles et extrêmement précieux qui se caractérisent par une biodiversité exceptionnelle. On y trouve des espèces rares adaptées à ces conditions de vie difficiles (forte humidité, températures basses, sols pauvres). L’espèce végétale la plus représentée est la mousse des tourbières (sphaigne) : véritable éponge, elle peut stocker jusqu’à 30 fois son poids en eau ! Les tourbières jouent également un rôle de filtre en purifiant l’air et l’eau. Elles réduisent l’érosion, contribuent au renouvellement des nappes phréatiques, stockent naturellement le carbone, protègent des crues et des sécheresses…Menacé par les activités humaines et les changements climatiques, ce patrimoine naturel fait l’objet d’une attention toute particulière.

Linaigrette de Scheuchzer - © Parc national des Ecrins - Cédric Dentant
FloreLa Linaigrette
Surnommées "coton sauvage", les Linaigrettes poussent sur des terres humides et acides notamment dans les tourbières du Taillefer. La Linaigrette à gaine, tout comme le Lagopède alpin ou le lièvre variable, sont des espèces fragiles, relictuelles du climat glaciaire et présentes sur ce massif. C'est une plante cotonneuse dont les plumets sont blancs et ses fruits sont regroupés en une seule boule assez fournie. Sa tige lisse est ronde contrairement aux autres espèces de linaigrettes qui sont triangulaires.

Le Lac Fourchu sur le Plateau du Taillefer - © Parc national des Ecrins - Justine Coulombier
Géologie et géographieLe plateau du Taillefer - site Natura 2000
Reconnu par l'Union européenne pour son très fort intérêt écologique, le massif du Taillefer a été inscrit au réseau Natura 2000. Ce réseau est composé d'un ensemble de sites naturels européens identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats.
Il y a 12 000 ans, le retrait du glacier du massif du Taillefer a façonné le paysage que l'on observe aujourd'hui : un plateau d'altitude situé entre 2 000 et 2 500 mètres, constellé de lacs résultant pour la plupart d’anciens surcreusements glaciaires, plateau qui s’appuie au sud sur les pentes abruptes et austères du sommet du Taillefer.
On recense aujourd’hui sur les plateaux plus d'un millier de zones humides et de tourbières, une concentration remarquable, rare dans les Alpes françaises.

Somatochlora arctica - © Parc national des Ecrins - Christophe Albert
FauneLa Cordulie Arctique
La cordulie arctique est une libellule sombre, au corps vert métallique ou noir brillant contrastant avec ses yeux plus clairs. Elle est difficile à distinguer des autres espèces de ce genre. Dans les Ecrins, cette espèce n’est connue que dans les tourbières du plateau du Taillefer jusqu’à plus de 2000m d’altitude, qu'elle occupe notamment avec sa proche cousine Somatochlora alpestris.

Centre LHC de Moulin-vieux - © Parc national des Ecrins - Pierre Masclaux
ArchitectureLa République des enfants
La République des enfants a été une expérience éducative importante. Elle s'inscrivait dans les mouvances des mouvements d’éducation à la citoyenneté menés en différents lieux du monde et qui prônent le respect des enfants. Elle a débutée en 1946 avec l’arrivée d’enfants du sud de la France ou de jeunes réfugiés espagnols, orphelins pour la plupart. Ils ont progressivement construit des lieux de résidence, d’accueil puis de vacances. D’où ce grand bâtiment collectif à Moulin Vieux, que l'on appelle la colonie, ou encore la République et qui aujourd'hui accueille voyageurs et vacanciers.

Le Glacier du Grand Armet - © Parc national des Écrins - Jean-Pierre Nicollet
Point de vueLes glaciers du Grand Armet
Le Massif du Taillefer ne compte quasiment plus de glaciers sur ses flancs. Dans la première partie de la montée de la vallée de la Roizonne vers Plancol, on passe sous la face nord du Grand Armet qui compte encore deux glaciers. Le plus élevé des deux appelé « grand glacier », résiste vaillamment à la fonte généralisée des glaciers alpins, malgré sa faible altitude (2250m), bien que sa superficie diminue nettement depuis plusieurs années. A noter aussi que Grand Glacier est le glacier le plus occidental des alpes françaises.
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
Sont interdits sur le plateau du Taillefer, le camping, les feux et les activités nautiques (baignade incluse). Les chiens devront être tenus en laisse. Le bivouac entre 19 h et 9 h reste autorisé, mais dans des zones dédiées.
Se renseigner sur les dates d'ouverture des hébergements.
Se renseigner sur les conditions d'enneignement des cols élevés en début de saison.
Prudence dans la descente de Plancol au Col d'Ornon, portions vertigineuses et portion équipée de câbles.
En alpage, les chiens de protection sont là pour protéger les troupeaux des prédateurs (loups, etc.).
Lorsque je randonne, j’adapte mon comportement en contournant le troupeau et en marquant une pause pour que le chien m’identifie.
En savoir plus sur les gestes à adopter avec le dossier Chiens de protection : un contexte et des gestes à adopter.
En cas de problème, racontez votre rencontre en répondant à cette enquête.
Lieux de renseignement
Maison du Parc de l’Oisans
Rue Gambetta, 38520 Le Bourg d'Oisans
Présentation en image des richesses naturelles de l'Oisans et des métiers de montagne. Information, documentation sur le Parc, projections, coin lecture pour les enfants. Accessible aux personnes à mobilité réduite. Entrée libre. Toutes les animations du Parc sont gratuites sauf mention contraire.
Maison du Parc du Valbonnais
Place du Docteur Eyraud, 38740 Entraigues
Accueil, information, salle d'exposition temporaire, salle de lecture et vidéo-projection à la demande. Boutique : produits et ouvrages du Parc. Entrée libre. Toutes les animations du Parc sont gratuites sauf mention contraire.
Transport
En train, gare SNCF de Grenoble à 40 kilomètres
www.voyages-sncf.com
En bus :
Réseau de transport de la Région Sud : https://zou.maregionsud.fr/
Réseau de transport de la région Auvergne-Rhône-Alpes : https://carsisere.auvergnerhonealpes.fr/
Réseau de transport du département de l'Isère : https://www.itinisere.fr/
Accès routiers et parkings
- Du Bourg d'Oisans, aller direction Grenoble par la D1091, puis emprunter à gauche la D526 jusqu'au Col d'Ornon
- De Grenoble, prendre direction Bourg d'Oisans par la D1091, passer Vizille, Rioupéroux, puis quelques centaines de mètres avant le Bourg d'Oisans, emprunter sur le droite la D526 jusqu'au Col d'Ornon.
- D'Entraigues, se diriger vers le Périer par le D526 et monter jusqu'au col d'Ornon, direction Bourg d'Oisans
Stationnement :
Source

Signaler un problème ou une erreur
Vous avez repéré une erreur sur cette page ou constaté un problème lors de votre randonnée, signalez-les nous ici :
À proximité4
- Produits du terroir
- Produits du terroir










